mercredi 20 octobre 2010

Israël face à son histoire, par Eric Rouleau (mai 2008)


L’intelligentsia israélienne a connu, dans les années 1980, les débuts d’une mutation remarquable, marquant l’avènement d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes n’ayant connu ni la Shoah ni la création de l’Etat d’Israël. Cette évolution témoigne aussi de la maturation progressive d’élites désormais capables de juger sans complexe le passé et de se libérer des mythes comme des tabous répandus par les dirigeants israéliens.

L’anticonformisme de ces intellectuels — historiens, sociologues, philosophes, romanciers, journalistes, cinéastes, artistes — perce après la guerre des six, jours en 1967 : l’occupation, la résistance palestinienne, l’accession au pouvoir de la droite nationaliste et religieuse en 1977, l’influence grandissante des colons et des rabbins expansionnistes, l’exacerbation des tensions entre cléricaux et laïques ne manquent pas d’alimenter la contestation. « Quand ils parlent de Tel-Aviv, les religieux disent souvent Sodome et Gomorrhe, tandis que, pour les laïques, Jérusalem, c’est le Téhéran des ayatollahs », observe Michel Warschawski, l’un des dirigeants de l’aile radicale du mouvement pacifiste.
La paix avec l’Egypte, en 1979, suscite l’espoir d’un règlement global, que l’invasion du Liban déçoit en 1982. Perçue par l’opinion comme la première guerre offensive d’Israël, cette dernière a été déclenchée pour des raisons qui se révèlent mensongères. L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), que le tandem Menahem Begin - Ariel Sharon cherchait à annihiler, ne s’était livrée à aucune provocation, contrairement à ce que prétendait le gouvernement israélien. Elle donnait même déjà des signes de sa volonté de s’engager sur la voie du compromis. En tout cas, elle ne mettait pas en danger l’existence de l’Etat juif. A l’époque, bien des Israéliens sont scandalisés par l’extrême brutalité de leur armée, par le nombre exorbitant de victimes parmi les civils palestiniens et libanais, culminant dans l’effroyable massacre de Sabra et Chatila, commis au vu et au su des unités de Tsahal.
Avraham Burg, Vaincre Hitler. Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste, Fayard, Paris, 2008, 359 pages, 23 euros.
Ilan Pappé, Le Nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, Paris, 2008, 394 pages, 22 euros.
Avi Shlaïm, Le Mur de fer. Israël et le monde arabe, Buchet-Chastel, Paris, 2008, 759 pages, 29 euros.
Dominique Vidal, Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949), L’Atelier, Ivry-sur-Seine, 2007, 256 pages, 21 euros.
Des événements sans précédent se succèdent alors : quelque quatre cent mille protestataires manifestent au centre de Tel-Aviv ; cinq cents officiers et soldats désertent ; le mouvement des refuzniks prend forme avec ceux qui refusent de servir dans l’armée, d’abord au Liban, ensuite dans les territoires occupés. La « pureté des armes » dont l’Etat juif se targuait depuis sa naissance est sérieusement mise à mal.
De jeunes historiens contribuent, volontairement ou non, à discréditer davantage ce slogan. Prenant connaissance des archives officielles largement déclassifiées en 1978 — trente ans après les événements concernés, comme l’autorise la loi israélienne —, ils découvrent que le comportement des forces juives, avant et pendant la guerre de 1948, fut loin de correspondre à l’image idyllique répandue par la propagande. C’est Simha Flapan, un fervent sioniste jusqu’à sa mort, l’un des dirigeants du parti de gauche Mapam, qui, le premier, documents officiels à l’appui, publie un ouvrage exposant les « sept principaux mythes » utilisés pour tromper l’opinion pendant des décennies (1).

« Rendre la Palestine aussi juive
que l’Amérique est américaine
et que l’Angleterre est anglaise »

Exposer et analyser les conclusions de ceux que l’on désigne couramment comme les « nouveaux historiens » (2) est l’objectif du livre de Dominique Vidal (en collaboration avec Sébastien Boussois). Il s’agit de chercheurs qui, pour la première fois depuis la création de l’Etat d’Israël, fondent leurs travaux, non sur des renseignements de seconde main comme leurs prédécesseurs, mais sur des documents irréfutables puisés dans les archives du conseil des ministres, de l’armée, du Palmach (troupes de choc), des organisations sionistes, du journal du premier ministre et ministre de la défense David Ben Gourion, entre autres.
Le livre décrit ainsi les circonstances qui conduisent à la guerre contre les armées arabes, stigmatise le rôle de Ben Gourion, pour le moins ambigu, puis consacre un chapitre à Benny Morris, le chef de file des « nouveaux historiens », qu’il qualifie de « schizophrène » en raison du fossé entre son engagement d’historien à la recherche de la vérité et ses positions politiques proches de l’extrême droite israélienne. Il analyse enfin la toute dernière œuvre d’Ilan Pappé, Le Nettoyage ethnique de la Palestine, qui provoqua un tel scandale — après tant d’autres — que son auteur dut démissionner de l’université de Haïfa pour s’exiler dans une université britannique.
Pappé n’est pas le premier intellectuel dissident, et sans doute pas le dernier, à s’expatrier pour échapper, écrit-il, à l’ambiance étouffante réservée aux « pestiférés » comme lui. Pourtant, il est bien difficile de contester ses récits, beaucoup plus détaillés que ceux de ses prédécesseurs. L’historien de Haïfa a eu en effet accès à de nouveaux documents, puisés dans les archives israéliennes depuis soixante ans (et non pas quarante, comme, pour l’essentiel, ses prédécesseurs). Mais il s’est aussi fondé sur les écrits d’historiens palestiniens, souvent témoins oculaires des événements. Et il a recueilli la parole de survivants du nettoyage ethnique, jusqu’ici curieusement négligés par ses collègues, soit par rejet a priori des témoignages, soit par méfiance, soit encore plus prosaïquement par méconnaissance de la langue arabe — des témoignages d’autant plus précieux que les Etats arabes refusent jusqu’à ce jour d’ouvrir leurs archives aux chercheurs.
Les divergences entre Pappé et Morris ne sont pas, en dernière analyse, vraiment fondamentales. L’un et l’autre confirment tout d’abord que la guerre de 1948 n’a pas été, comme on l’a prétendu, un combat de « David contre Goliath », car les forces juives étaient nettement supérieures en effectifs et en armements à leurs adversaires. On ne compta, au plus fort de la guerre civile judéo-palestinienne, que quelques milliers de combattants palestiniens, mal équipés, épaulés par les volontaires arabes de l’Armée de libération menée par Fawzi Al-Qawuqji.
Et, même lorsque les Etats arabes intervinrent, le 15 mai 1948, leurs contingents étaient bien inférieurs à ceux de la Hagana, qui ne cessa ensuite de se renforcer. De plus, les deux historiens en conviennent, les armées arabes ont envahi la Palestine in extremis (et certaines à contrecœur), non pour « détruire le jeune Etat juif », ce dont elles se savaient incapables, mais pour empêcher Israël et la Transjordanie — en « collusion », selon l’historien Avi Shlaïm — de se partager le territoire dévolu aux Palestiniens par le plan de partage onusien du 29 novembre 1947.
« Nous sommes en mesure d’occuper toute la Palestine, je n’en ai aucun doute », écrivit Ben Gourion à Moshe Sharett dès février 1948, trois mois avant la guerre israélo-arabe et quelques semaines avant les livraisons massives d’armements acheminées, via Prague, par l’Union soviétique. Ce qui ne l’empêcha pas de proclamer sans cesse qu’Israël était menacé d’un « second Holocauste ».
Se laissant gagner par l’euphorie des victoires remportées, rapporte Pappé, le « père » de l’Etat juif écrivit dès la première semaine de la guerre (le 24 mai) dans son journal intime : « Nous établirons un Etat chrétien au Liban (...). Nous briserons la Transjordanie, bombarderons sa capitale, détruirons son armée (...). Nous mettrons la Syrie à genoux (...). Notre aviation attaquera Port Saïd, Alexandrie et Le Caire, et ceci pour venger nos ancêtres opprimés par les Egyptiens et les Assyriens à l’époque biblique... »
De même, Morris et Pappé réduisent à néant la fable, soigneusement entretenue par les dirigeants israéliens, selon laquelle les Palestiniens auraient quitté leurs foyers volontairement, à la suite d’appels lancés par les autorités et les radios arabes (émissions que la propagande israélienne a inventées de toutes pièces, comme les enregistrements intégraux réalisés par la British Broadcasting Corporation [BBC] en témoignent). Au contraire, les deux historiens confirment ce que l’on savait depuis la fin des années 1950 : ce sont ces mêmes autorités israéliennes qui ont contraint les Palestiniens à l’exode en recourant au chantage, à la menace, à la terreur et à la brutalité des armes pour les chasser de leurs terres.
Ils divergent, cependant, sur le sens de ces expulsions : pour Morris, ce ne sont que des « dommages collatéraux » ; « A la guerre comme à la guerre », explique-t-il, en ajoutant plus récemment (3), non sans cynisme, que Ben Gourion aurait dû poursuivre l’expulsion jusqu’au dernier Palestinien. Là où Morris décrit un exode « né de la guerre, et non d’une intention, juive ou arabe », Pappé montre que le nettoyage ethnique a été planifié, organisé et mis en œuvre afin d’étendre le territoire de l’Etat d’Israël et de le « judaïser ».
Et pour cause. Bien qu’ils aient publiquement approuvé le plan de partage des Nations unies, les dirigeants sionistes, en réalité, le jugeaient intolérable : leur approbation était d’ordre tactique, comme l’indiquent plusieurs documents archivés ainsi que le journal de Ben Gourion.
Certes, plus de la moitié de la Palestine leur a été attribuée, le reste revenant aux Arabes autochtones, pourtant deux fois plus nombreux que les Juifs. Toutefois — et c’est là que le bât blessait —, le territoire prévu pour l’Etat d’Israël était trop étriqué, à leurs yeux, pour les millions d’immigrants que ses dirigeants espéraient accueillir ; de surcroît, quatre cent cinq mille Arabes palestiniens y auraient cohabité avec cinq cent cinquante-huit mille Juifs, ces derniers ne constituant ainsi que 58 % de la population du futur Etat hébreu. Le sionisme risquait d’en perdre jusqu’à sa raison d’être : « Rendre la Palestine aussi juive que l’Amérique est américaine et que l’Angleterre est anglaise », selon la formule de Haïm Weizmann, futur premier président d’Israël.
C’est pourquoi le « transfert » (euphémisme pour désigner l’expulsion) des Arabes autochtones hors des frontières hantait les esprits des dirigeants sionistes, qui n’ont cessé d’en débattre, le plus souvent à huis clos. Dès la fin du XIXe siècle, Theodor Herzl suggérait au sultan ottoman de déporter les Palestiniens pour faire place nette à la colonisation juive. En 1930, Weizmann tenta la même démarche auprès du gouvernement britannique, puissance mandataire de la Palestine.
En 1938, après la proposition de mini-Etat juif, doublée du transfert des Arabes, qu’envisagait la commission britannique dirigée par lord Peel, Ben Gourion déclare devant le comité exécutif de l’Agence juive : « Je suis favorable à un transfert obligatoire, une mesure qui n’a rien d’immoral. » La guerre de 1948 devait lui offrir l’occasion rêvée de mettre en œuvre son projet, en lançant contre la population autochtone, six mois avant l’intervention des armées arabes, l’offensive destinée à la déraciner. Il détenait pour ce faire, révèle Pappé, un fichier de tous les villages arabes comportant des renseignements démographiques et économiques, mais aussi politiques et militaires, fichier établi par l’Agence juive à partir de 1939 et constamment remis à jour pendant les années 1940.
Les moyens auxquels les forces juives ont eu recours — que Pappé analyse dans le détail — donnent froid dans le dos, même s’ils s’apparentent aux atrocités commises au cours d’épurations ethniques menées par d’autres peuples depuis la haute Antiquité. Le bilan dressé par l’historien est éloquent : en quelques mois, plusieurs dizaines de massacres et d’exécutions sommaires ont été recensées ; cinq cent trente et un villages (sur un millier), détruits ou reconvertis pour accueillir des immigrants juifs ; onze centres urbains ethniquement mixtes, vidés de leurs habitants arabes...
C’est en effet à la pointe des baïonnettes que l’ensemble des Palestiniens de Ramleh et de Lydda, quelque soixante-dix mille personnes, enfants et vieillards compris, sont chassés en quelques heures, à la mi-juillet 1948, sur les instructions de Ben Gourion. En témoignent les Mémoires (ultérieurement censurés) du futur premier ministre Itzhak Rabin, à l’époque officier supérieur, chargé, avec Yigal Allon, de l’opération. Refoulés vers la frontière transjordanienne, nombre d’entre eux meurent d’épuisement en route. Il en avait été de même, en avril, à Jaffa, où cinquante mille de ses habitants arabes avaient dû fuir, terrorisés par le pilonnage de l’artillerie de l’Irgoun et par la peur de nouveaux massacres. C’est ce que Morris lui-même appelle le« facteur atrocité ».
Ces horreurs sont d’autant plus injustifiées que de très nombreux villages arabes, de l’aveu de Ben Gourion, avaient proclamé leur volonté de ne pas résister au partage de la Palestine et avaient même, pour certains, conclu à cet effet des accords de non-belligérance avec leurs voisins juifs. Ce fut le cas de Deir Yassine, où, malgré tout, les forces irrégulières de l’Irgoun et du Lehi massacrèrent une grande partie de la population — avec, selon Flapan, l’accord tacite de l’armée « régulière » de l’Agence juive, la Hagana.

En rétablissant la vérité
sur l’injustice commise en 1948,
les « nouveaux historiens » servent
la cause de la paix

Au total, entre sept cent cinquante mille et huit cent mille Palestiniens durent prendre le chemin de l’exil entre 1947 et 1949, tandis que leurs biens mobiliers et immobiliers étaient confisqués. Selon l’estimation d’un officiel israélien cité par Vidal, le Fonds national juif s’empara de trois cent mille hectares de terres arabes, dont il donna l’essentiel aux kibboutzim. L’opération ne pouvait être mieux conçue : au lendemain du vote par l’Assemblée générale des Nations unies, le 11 décembre 1948, de la fameuse résolution sur le « droit au retour », le gouvernement israélien adopte la loi d’urgence relative aux propriétés des absents qui, complétant celle du 30 juin 1948 sur la culture des terres abandonnées, légalise rétroactivement la spoliation et interdit aux spoliés de revendiquer une quelconque compensation comme de réintégrer leurs foyers.
Malgré les protestations de certains membres du gouvernement israélien, scandalisés par la brutalité du nettoyage ethnique, Ben Gourion — qui ne l’avait pas explicitement commanditée par écrit — ne fit rien pour l’interrompre ou la condamner. Il se contenta de dénoncer les pillages et les viols auxquels se livraient des soldats de Tsahal, lesquels bénéficièrent toutefois d’une totale impunité. Le plus étonnant sans doute, c’est le pesant silence de la « communauté internationale » pendant plusieurs décennies, alors que les observateurs étrangers, y compris ceux de l’ONU, ne pouvaient ignorer les atrocités commises. On comprend mieux ainsi pourquoi les Palestiniens commémorent la Nakba (« catastrophe »), et non la « guerre d’indépendance d’Israël » que le récent Salon du livre parisien a choisi de célébrer.
Prenant le relais des historiens de la guerre de 1948, Avi Shlaïm, professeur de longue date au St Antony’s College d’Oxford, vient de publier Le Mur de fer. Israël et le monde arabe. Il y détruit un mythe de plus : celui d’un Etat d’Israël épris de paix, se heurtant au bellicisme d’Etats arabes voués à l’annihiler. Il emprunte le titre de son ouvrage à la doctrine de Zeev Jabotinsky : dès 1923, ce père de la droite ultranationaliste affirmait qu’il fallait renoncer à négocier un accord de paix avant d’avoir colonisé la Palestine à l’abri d’un « mur de fer », les Arabes ne comprenant que la logique de la force.
Ayant adopté cette doctrine dans la pratique, hommes politiques et militaires israéliens, de gauche comme de droite, auraient en général saboté les projets de paix successifs. Estimant que le temps joue en faveur d’Israël, prétendant que celui-ci n’a « pas de partenaire pour la paix »(dixit M. Ehoud Barak), les dirigeants de Jérusalem attendent toujours que la partie adverse se résigne à accepter l’expansion territoriale de l’Etat juif, le morcellement et la démilitarisation d’un hypothétique Etat palestinien, condamné à devenir une mosaïque de bantoustans satellisés. L’œuvre de Shlaïm, dont l’édition anglaise en l’an 2000 fut un succès de librairie (plus de cinquante mille exemplaires vendus), a été traduite en plusieurs langues avant de paraître en hébreu cinq ans plus tard : la quasi-totalité des éditeurs israéliens l’avait considérée jusque-là comme « sans intérêt ».
Pourtant, Shlaïm admet « reconnaître la légitimité du mouvement sioniste et celle de l’Etat d’Israël dans ses frontières de 1967 ». Il précise cependant : « En revanche, je rejette totalement le projet colonial sioniste au-delà de cette frontière. » A quelques exceptions près, les historiens, sociologues, romanciers, journalistes, cinéastes appartenant à la nouvelle vague de l’intelligentsia sont, comme lui, des sionistes d’un genre nouveau, que l’on a surnommés les « postsionistes ». Tous sont persuadés de servir la cause de la paix en rétablissant la vérité historique et en reconnaissant les torts infligés aux Palestiniens.
Pour appréhender le sens et la portée de cette mutation commencée dans les années 1980, on lira avec profit l’enquête réalisée en Israël par Boussois auprès des « nouveaux historiens » comme de leurs adversaires (4). Certains en concluront que l’avènement d’un Etat d’Israël « normalisé », en paix avec ses voisins, dépendra en grande partie de l’impact qu’auront ces intellectuels contestataires sur la société, et surtout sur le monde politique israéliens.
C’est ce qu’écrit, à sa manière, Yehouda Lancry, ancien ambassadeur d’Israël en France et aux Etats-Unis : « Les “nouveaux historiens”, même à travers le radicalisme d’Ilan Pappé, sont autant d’éclaireurs de cette région obscurcie de la conscience collective israélienne, autant de préparateurs à une adhésion plus ferme à la reconnaissance mutuelle et à la paix avec les Palestiniens. Leur travail, loin de représenter une source de nuisance pour Israël, est à l’honneur de leur pays — et bien plus : c’est un devoir, une obligation morale, une prodigieuse prise en charge d’une entreprise libératrice en mesure d’inscrire dans le vécu israélien les lignes de brisure, les interstices salutaires, nécessaires à l’insertion du discours de l’Autre (5). »

(1The Birth of Israel : Myths and Realities, Pantheon Books, New York, 1987. Malheureusement, cette œuvre pionnière n’a pas été traduite en français.
(2Comment Israël expulsa les Palestiniens constitue une édition actualisée et augmentée de l’ouvrage Le Péché originel d’Israël, publié par le même auteur en collaboration avec Joseph Algazy (L’Atelier, 1998).
(3) Dans une interview au quotidien Haaretz, Tel-Aviv, le 8 janvier 2004.
(4) Dans Comment Israël..., op. cit. Boussois est par ailleurs l’auteur d’Israël confronté à son passé,L’Harmattan, Paris, 2008.
(5) Préface à Comment Israël..., op. cit.


Source: http://www.monde-diplomatique.fr/2008/05/ROULEAU/15884

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